mardi 15 décembre 2009

Femmes et hommes : Les neurosciences réunissent les genres...


Ci-joint un article que j'ai eu le plaisir de rédiger à l'issue de ma formation à l'Approche NeuroCognitive et Comportementale issue des travaux de Jacques Fradin ( voir notamment son dernier livre L'intelligence du Stress. Il est extrait d'un dossier spécial "Coaching" paru en Octobre 09 dans le magazine L-OnTop diffusé à l’occasion du Womens’Forum de Deauville.
Bonne lecture...

Les neurosciences éclairent de nouvelles voies de compréhension des comportements et rénovent le caractère « naturel ou culturel » des genres humains.

Et s’il était acquis que ce n’est pas inné ?
Le cerveau est il « naturellement » sexué ? Oui du point de vue génome, hormonal et comportement de reproduction. Si l’on en reste là, le risque est grand de réduire le débat à des taux d’hormones et leurs conséquences sur des capacités prioritairement affectées à la femme ou l’homme. Un prétexte à ne rien faire qui ne dit pas comment agir dans les organisations !
Certains psychologues de renom, ne souhaitant pas tomber dans un unisexisme facile, publient de longues listes de comportements qui séparent les deux genres. S’appuyant sur des bases statistiques ils qualifient ce qui, en moyenne, singularise ces « Espèces différentes ‐ l’Homme et la Femme », selon leur formulation volontairement provocatrice.
Néanmoins, les données statistiques, qui fondent largement ces affirmations, ne peuvent suffire à identifier précisément les parts génétique et environnementale de ce déterminisme.

Question d’histoires…
Le cerveau est il « culturellement » sexué ? Pas principalement ! A la naissance, chacun de nos 100 milliards de neurones est interconnecté 100.000 fois avec les autres ! Quelques mois plus tard ne subsistent que 10% de ces connexions (10.000 tout de même), selon un mécanisme dit du « darwinisme neuronal », qui sculpte littéralement notre réseau neuronal et nos motivations profondes « sur mesure », en fonction directe de nos interactions précoces avec l’environnement.
Les dogmes autour des « prédispositions innées » doivent être tempérés voire effacés par de nombreux autres mécanismes adaptatifs d’une extraordinaire puissance, comme le néocortex préfrontal, source de notre intelligence adaptative et que partagent tous les êtres humains.
Comme le souligne Catherine Vidal (Le cerveau, entre science et idéologie‐ Catherine Vidal – Research*eu ‐ Avril 2009) : « les théories sur les différences hémisphériques entre les sexes dans le langage datent de plus d’une trentaine d’année et ont été conduites sur de très petits échantillons… Plus l’imagerie cérébrale progresse, plus on constate le rôle majeur de la plasticité du cerveau et la variabilité de son fonctionnement d’un individu à l’autre, indépendamment du sexe…» Ainsi, deux femmes ou deux hommes peuvent être aussi différents qu’un homme et une femme.

Culture individuelle et collective
Ces 30 dernières années, les découvertes en neurosciences et en sciences cognitives et comportementales, ont souligné le rôle essentiel de l’estime de soi, des stéréotypes, du positionnement instinctif en groupe dans notre construction. C’est ce que Jacques Fradin et son innovante Approche Neurocognitivo-Comportementale (ANC) propose à travers une grille de lecture scientifiquement validée des comportements humains. S’appuyant sur ce modèle théorique, les individus comme les organisations identifient leurs facteurs de motivation durables ou d’intelligence adaptative et disposent de composants efficaces pour agir en profondeur sur les sujets de la résistance au changement, de la prévention du stress, des conflits, du management des personnalités difficiles ou encore de la mise en place d’organisations fluides. A nos yeux, l’ANC est une belle illustration d’une vision holistique, qui sort de la dualité des hémisphères comme de celle des sexes. Elle met en avant la partie du cerveau qui innove, « intuite », trouve des solutions nouvelles en accord et pas en opposition avec les centres spécialisés qui apportent performance et réactivité immédiates.

Culture coaching au sein même de l’entreprise
Privilégier le « ET » fédérateur, plutôt que le « Ou » séparateur, c’est l’ambition d’une culture coaching en interne, pour soutenir les évolutions sensibles autour de la mixité, la diversité, l’intergénérationnel, du développement durable, de la RSE… Se donner les moyens de favoriser la transformation de l’intérieur, pas de l’extérieur, pour une évolution soutenable et adaptée à la culture de l’entreprise.

En conclusion, le potentiel adaptatif quasi illimité de l’être humain, homme ou femme, les réunit bien plus qu’il ne les sépare, les rend complémentaires plus qu’opposés dès lors que l’on active notamment l’intelligence adaptative. Cela milite pour des évolutions de fond, puissantes et durables de notre culture et de nos représentations, dans le sens de l’intégration bien plus que de la scission entre les genres, les cultures ou les générations.

BIBLIOGRAPHIE
*Catherine Vidal. (2009, Avril). Le cerveau, entre science et idéologie.
*Jacques Fradin. (m.d.). L’intelligence du stress, Eyrolles, Paris, 2008
* Pierre Robertoux. (2009, février 4). De l'ADN aux comportements.
* "Le cerveau a-t-il un sexe?" de Simon Le Vay …édité en 1994

Acuerdo en action

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